La contrepèterie peut être définie comme l’art d’inverser les lettres, les syllabes ou les mots d’une phrase pour lui donner un sens coquin, voire grivois. Il apparaît de cette définition qu’elle a pour but de faire sourire, et même faire rire. Elle a su bien amuser la galerie au fil du temps, mais que sait-on vraiment de cet art qui requiert un talent évident ?

Origines de la contrepèterie

Étymologiquement, le mot est issu du verbe « contrepéter » voulant dire « s’exprimer de manière équivoque ». Il s’agit, lorsque vous contrepétez, de dire une phrase anodine et innocente pour en cacher un sens bien plus salace si les mots sont inversés. Réussir à en comprendre le sens n’est pas donné à tous. Le mot « contrepèterie » apparaît pour la première fois en 1952 avec Étienne Tabourot. Avant cela, il était connu sous le mot antistrophe.

Le mot a longtemps connu différentes orthographes comme « contre-petterie », « contrepéterie » pour enfin se fixer sur celle que nous lui connaissons aujourd’hui, en l’occurrence « contrepèterie ». C’est cette dernière appellation qui a su rester dans la littérature.

C'est quoi la contrepèterie ?

La contrepèterie est une figure de style qui apparaît pour la première fois au XVIe siècle sous la plume de François Rabelais avec Pantagruel. On employait alors les mots « équivoque » et « antistrophe » pour l’évoquer. Dans cet ouvrage, deux passages devenus célèbres ont su amorcer les premiers pas d’un style qui va grandement évoluer à travers le temps. Le premier passage étant « folle à la messe » (molle à la fesse) et le second « À Beaumont-le-Vicomte » (À beau con le vit monte). Aujourd’hui encore, la contrepèterie ressurgit quelques fois dans les conversations dans le but d’amuser les oreilles averties.

De nos jours, elle n’a plus la même intensité qu’à ses heures de gloire. Il en découle que, aujourd’hui, elle est devenue davantage un jeu de mots qu’un jeu de l’esprit. Il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas donné à tout le monde de réussir à en faire.

La contrepèterie, un art mal compris ?

La contrepèterie est une figure de style qui a tendance à avoir une connotation polissonne, voire grivoise. C’est, sans doute, cette caractéristique qui lui confère sa mauvaise réputation. Pour en saisir l’essence, il faut la comprendre et l’apprécier. Ce que peu de personnes sont disposées à faire. En dépit du très bon maniement des lettres qu’elle requiert, la contrepèterie est un art mal jugé, car elle est incomprise. Il faut donc être un initié, et même un expert pour la comprendre. Il en résulte que la contrepèterie doit s’échanger entre interlocuteurs avertis.

Par ailleurs, afin de garder tout son intérêt, il est de coutume de ne pas donner la solution d’une contrepèterie. Il appartient donc à celui qui la reçoit d’en saisir seul le sens. Il est d’ailleurs dit que la contrepèterie met en scène trois personnes : celle qui la dit, celle à qui elle est dite, et enfin une troisième personne qui n’a rien compris. La contrepèterie trouvant ainsi tout son sens dans l’incompréhension de cette troisième personne.